En Roumanie, j’ai passé mon bac, puis j’ai fait 3 années d’études pour devenir ingénieur en construction ; je travaillais aussi comme comptable dans une entreprise de bâtiment. En 2007, je suis partie pour la France avec mon fils, rejoindre mon mari installé dans un village de l’Essonne. J’ai alors passé 18 mois à la maison à m’occuper de mon enfant tout en essayant de perfectionner mon français : je le comprenais mais j’avais encore du mal à m’exprimer.
Un jour, une voisine m’a parlée d’une crèche parentale, Les Oisillons, à 7 km d’ici. J’ai téléphoné, il y avait des possibilités, il me fallait juste déposer un dossier. J’ai eu une place pour la rentrée suivante. Au début, j’y suis allée à pied avec la poussette (aller-retour !) puis j’ai pu me caler sur les horaires du bus.
Je ne connaissais pas le système des permanences, mais comme j’avais du temps, je me suis proposée pour des dépannages : ça m’a boostée sur la pratique du français, et j’ai surtout vu que mon approche des enfants était bonne. Tout au début je voulais « bien faire » sans vraiment savoir ce que c’était ce « bien faire »…. La plupart du temps, je me servais de mon « instinct » de maman et je me suis rendu compte que les enfants venait très facilement vers moi. De mon côté, j’avais une très forte envie de leur faire plaisir, les amuser, les consoler, mais surtout de les comprendre. Petit à petit, j’ai pris confiance et j’ai commencé à me rendre compte que ça m’intéressait vraiment. Alors quand une salariée est partie, on m’a proposée un CDD d’un mois qui pouvait se prolonger. Problème, je n’avais pas d’autorisation de la préfecture et pour obtenir un permis de travail, il me fallait un contrat de minimum 12 mois… Par l’intermédiaire de la crèche, j’ai alors rencontré une famille qui cherchait une garde à domicile et je suis restée parent au Oisillons où je suis devenue trésorière pendant un an.
Un poste d’animatrice s’est à nouveau libéré à la crèche et j’ai été embauchée, cette fois en CDI, et j’ai démissionné du Bureau.
Lors de mon entretien annuel, les parents m’ont parlé du CAP petite enfance, de la formation de l’ACEPPRIF que j’ai suivi pour obtenir mon diplôme en juillet 2013.
Mon projet serait de faire maintenant une VAE EJE si mes problèmes de santé me laissent la possibilité de continuer à travailler en crèche. Sinon, je reprendrai mon travail de comptable en m’appuyant sur mes expériences professionnelles antérieures auxquelles s’ajouteront celles de mes postes de trésorière de crèche parentale et dans une association de consommateurs alternatifs où je suis actuellement active.